Une partie de Fanorona est une véritable partie de plaisir pour les ancêtres malgaches dans toutes les régions. Ce fut un de leurs passe-temps favoris.
Vous trouverez une des plus anciennes gravures à Alasora (une commune au sud-est du centre-ville d’Antananarivo) qui date des années 1500 ou 1600.

Les types de Fanorona

Il existe 3 types de Fanorona :

  • Fanoron-telo : aligner 3 pions en vertical ou en horizontal. Chaque joueur a 4 pions.
  • Fanoron-dimy (5x5 lignes) : saisir tous les pions adverses. 22 pions au départ.
  • Fanoron-tsivy (9 x 5 lignes) : capturer tous les pions adverses. 22 pions au départ.

Tous opposent 2 joueurs.

Le but

Le Fanorona est un jeu de société conçu pour la famille, les amis, les collègues, etc. Sur certains détails, ce jeu traditionnel de Madagascar s’apparente au jeu d’Alquerque.

Tout se passe sur un tablier de jeu formé par 45 intersections (9 colonnes x 5 rangs) pour 22 pions foncés et 22 pions clairs. L’intersection centrale est inoccupée au début de la partie.
L’objectif est bien simple : gagner tous les pions de la partie adverse.
À noter que les pions pouvaient être de petits cailloux, des grains de couleurs différentes, des bouts de papiers, des morceaux de peaux d’orange, des pois, etc.

Les pions ne sont en sécurité qu’au centre de tableau, également “Lakapanorona”. Il se peut que le joueur soit amené à sacrifier un pion, afin de pouvoir acculer celui de son adversaire.

Les règles

Pour ce type d'échecs à la façon malgache, on a droit à la convivialité et au fair-play. Chaque joueur intervient à tour de rôle.
Il ne faut jamais sauter un autre pion.
Un mouvement n’est pas toujours dédié à une capture, même si l’occasion se présente. C’est ce qu’on appelle coup stratégique.
Celui qui n’a plus de pions perd la partie.

  • La capture
    Les pions sont déplacés horizontalement, verticalement ou en diagonal, selon sa position sur le diagramme. Un pion s’empare d’un autre ou de plusieurs pions du camp adverse par percussion ou par aspiration sur son déplacement.
  • Le Vela
    Le Vela est la revanche. Pour cette nouvelle partie, il y a deux principales manches.
    À la première phase, le gagnant ne peut que se déplacer, laissant ainsi le perdant faire des captures par tour. Il s’arrête une fois que le gagnant ne dispose plus que de 5 pions.
    À la deuxième phase (durant laquelle le vainqueur n’a plus que 5 pions), la capture est permise aux 2 joueurs.

La partie normale est reprise si le perdant remporte la manche. Dans le cas échéant ou en cas de match nul, on reprend la revanche.

Les techniques

En Fanorona, il est surtout question de stratégie et de réflexion. Son niveau de difficulté est semblable à celui du jeu de Dames occidental.
Dès le départ, il faut faire attention au mouvement pour prendre le maximum de pierres ennemies possible. Il est impératif de bien choisir son itinéraire pour gagner rapidement et efficacement. Chaque prise peut amener à la défaite ou à la victoire.
Ce jeu national malgache demande une bonne dose de patience et de perspicacité, que l’on soit un as ou un simple amateur.
Pour la plupart, les joueurs sont assez malins, habiles et très expérimentés.

Il y a des années de cela, le Fanorona était réservé aux Rois. Mais ça, c’était avant. De nos jours, tout le monde s’y met. À défaut de ne pas avoir de plateau de jeu, on utilise du papier ou du carton. Parfois, on joue à même le sol, en traçant les lignes. Pour dire que le Fanorona se joue dorénavant par tous, partout et à tout moment. Voir une partie de Fanorona dans la rue, devant les commerçants est très fréquent. Généralement, l’enfant peut s’y mettre dès l’âge de 6 ou 7 ans.
Depuis quelques années, on parle également du Fanorona on line. Une innovation au profit de la nouvelle génération.