Madagascar est une île avec plus de 26 millions d’habitants (un nombre recensé il y a quelques années). Dans ce pays, il existe de nombreuses ethnies, 18 plus précisément, qui forment le peuple malgache.

Qui sont-elles ?

L’origine du peuple malgache

Avant de parler d’ethnies, il est nécessaire de clarifier quelques points essentiels.
Certaines sources affirment que les malgaches sont d’origine africaine, d’ascendance asiatique ou polynésienne… En effet, les malgaches présentent des caractéristiques physiques similaires à la population de ces pays : la corpulence, le teint de la peau, les yeux, etc.
D‘un autre côté, des études réalisées sur le plan génétique ont permis de trancher sur un fait : un ADN commun dans différentes tribus. D’où l’affirmation que les malgaches sont assurément austronésiens, de l’Insulinde tout particulièrement. Paraît-il, plus de 80 % des vocabulaires malgaches sont d’origine austronésienne. Il en est de même pour la culture.
Ancêtres africains, indonésiens ou austronésiens ? Ce ne sont que des suppositions qui méritent encore une réponse bien claire et sûre. D’ailleurs, le sujet est toujours débattu. Tous sont curieux de savoir quand, comment et pourquoi ces origines étaient à Madagascar... 
Ce qui est incontestable, les malgaches sont généralement et officiellement divisés en 18 ethnies bien distinctes, toutes réparties dans les six (6) provinces.

Les 18 ethnies

Du nord au sud, d’est en ouest, les 18 ethnies de Madagascar sont :

  • Antakarana
    Dans le nord.
    Activités principales : pêche et élevage bovin.
    Tsangatsaigny : cérémonie du couronnement du mât royal.
  • Tsimihety
    Dans le nord-ouest de l’Île.
    Société dirigée par les sages Sojabe.
    Pratique du rite Tromba, une évocation d’un esprit d’un défunt.
    Activités principales : culture du riz et du Tabac, agriculture, apiculture, élevage de bétail et de volailles.
  • Sakalava
    À l’ouest de la Grande Île.
    Croyance des ancêtres, des astres.
    Mise en avant du “Fihavanana”.
    Tombeaux en bois, ornés de statues érotiques symbolisant la continuité et la procréation. Pratique de l’art funéraire.
    Culture du riz, du manioc et du maïs.
    Élevage de zébus.
  • Merina
    Dans le nord des hautes terres centrales, dans la région Analamanga.
    Maisons majoritairement en brique et en étage.
    Pratique du famadihana, de la circoncision ou Famorana, etc.
    Le peuple Merina était réparti en trois classes sociales : Andriana (les nobles), Hova (les roturiers), Andevo (les esclaves).
    Activités principales : agriculture et élevage.
  • Bezanozano
    Principalement dans la ville de Moramanga.
    De petits clans installés dans des villages au sommet des collines.
    Chaque enfant de sexe masculin doit être circoncis et avoir eu sa première coupe de cheveux.
    Activités principales : agriculture et élevage.
  • Betsileo
    Dans le sud des hautes terres centrales. Fianarantsoa est la ville centrale.
    Respect des traditions.
    Ray aman-dreny ou chef de village à respecter.
    Culture du riz et du raisin.
    Travail du bois.
  • Sihanaka
    Région Lac Alaotra.
    Fameux riziculteurs et excellents pêcheurs. Spécialistes de la culture de maïs, de maniocs, de légumes variés.
  • Betsimisaraka
    Dans la partie Est, de Mananjary à Antalaha.
    Peuple sédentaire.
    Pratique du Famadihana ou retournement des morts.
    Circoncision collective “To-laza” pendant l’hiver austral, et ce, durant 15 jours.
    Culture du riz, de café, de girofle, de la canne à sucre et d’autres produits destinés à l’exportation.
  • Tanala
    Dans le sud-est.
    Peuple très attaché à sa liberté et à ses traditions.
    Divers rites.
    Grandes connaissances des plantes médicinales.
    Culture du riz sur brûlis (Tavy).
    Chasse.
  • Antemoro (Antaimoro, Antimorona)
    Au sud-est, dans la région Vatovavy-Fitovinany.
    Maîtrise du sikidy, de l’art divinatoire.
    Respect des recommandations des Ombiasy ou devins.
    Mariage de personnes du même rang social.
    Tabou des jumeaux.
    Fabrication artisanale du papier antemoro.
  • Antambahoaka
    Au sud-est, dans la région Vatovavy-Fitovinany.
    Circoncision collective “Sambatra” tous les sept ans.
    Rejet des jumeaux par la société, abandon par les parents.
  • Antaifasy
    Au sud-est, dans la région de Farafangana.
    Activités principales : pêche et chasse.
    Des us et coutumes rigoureusement respectés.
    Défunts enterrés avec ses bijoux, ses armes et ses objets précieux.
    Pérennisation des traditions.
  • Antaisaka
    Au sud-est, dans la région de Vangaindrano.
    Cultivateurs de riz, de patates douces, de fruits exotiques.
  • Antanosy
    Dans le sud-est, dans la région de Tolagnaro.
    Activités principales : riziculture, élevage, pêche, ferronnerie, charpenterie.
    Enterrement dans une sépulture collective, avec une pierre érigée en la mémoire du défunt.
  • Bara
    Dans le sud, dans la région d'Ihosy.
    Pasteurs semi-nomades.
    Le zébu est leur animal symbolique.
    Tradition ancestrale : vol de bétail pour prouver la bravoure avant de recevoir la main d’une demoiselle.
    Initiation à la lutte (Ringa) et au rodéo dès le plus jeune âge des Bara.
    Circoncision collective dite Savatse.
    Papango : danse mime traditionnelle.
  • Vezo
    Dans la partie sud-ouest.
    Communauté attachée à la mer. Pêcheurs nomades.
    Des statues érotiques en bois dressées au-dessus des tombeaux.
    Activité principale : pêche.
  • Mahafaly
    Dans le sud-ouest, entre les fleuves Menarandra et Onilahy.
    Spécialité : construction de tombes avec des cornes de zébu.
    Activités principales : sculpture
  • Antandroy
    À l’extrême sud, dans la région Androy.
    Dialecte malayo-polynésien.
    Attachement aux coutumes ancestrales.
    Consultation des Ombiasy (sorte de divins) avant tout événement important.
    Pratique du culte de la mort.
    Conception de bijoux en argent.

Les Merina, les Sihanaka et les Betsileo sont les habitants des hauts-plateaux.
Selon les dires, les Vezo, les Antemoro et les Mikea sont d’ascendance africaine.

À chaque ethnie sa tradition

Les 18 ethnies ont chacune leurs propres coutumes, leurs fady ou les interdits, leurs traditions et spécialités culinaires. De plus, la langue parlée et le dialecte sont différents. Bien effectivement, la langue maternelle et officielle est le malagasy. Elle est parlée et comprise par tous, partout dans l’île.
Le respect mutuel entre elles : c’est ce qui permet une cohabitation pacifique. À cela s’ajoutent la sympathie et le fihavanana.

Tout cela fait la richesse, l’authenticité et la valeur de Madagascar.
Visiter Madagascar est la seule opportunité pour découvrir davantage l’histoire, le mode de vie et la particularité de ces communautés.